mardi 25 mars 2008

Éthique - Facteurs ESG

Ces temps-ci, je tente d’effectuer un virage professionnel qui me voit revisiter différentes aires de mises à jour : évaluation de compétences, rédaction de cv, développement du réseau social, formation continue et simulations d’entrevue afin de maximiser mes chances de m’immiscer autant que possible près, tout près de mon objectif : devenir recherchiste à la télé.

Pour les fins d’une simulation d’entrevue, on m’a soumis une offre d’emploi réelle du Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE) qui était à la recherche d’une adjointe-recherchiste à la direction. Dès le départ, ma curiosité a été piquée à vif. Je faisais face à une entreprise singulière : un regroupement de 27 corporations religieuses, deux associations religieuses et 15 personnes s’occupant d’observer la conduite morale d’entreprises nationales et internationales. Ces derniers se donnent le pouvoir d’intervenir auprès de certaines entreprises délinquantes selon les facteurs ESG, afin d’influencer par la négociation, l’opposition ou la révolution, la concrétisation de changements significatifs vers une lecture positive de ces mêmes facteurs. Il pose des actions telles, à titre d'exemple, proposer à Barrick Gold de mettre sur pied un panel consultatif d’experts de réputation internationale pour s’assurer que le projet Pascua-Lama situé à la frontière du Chili et de l’Argentine respecte les meilleures pratiques de l’industrie sous tous ses aspects.

Hormis soutenir le directeur et être responsable des communications auprès des membres, des médias et du site web, parmi les tâches principales, la candidate doit opérer la mise à jour des informations concernant le respect ou non des facteurs ESG par des entreprises données et adhérer à la mission de l’organisation et aux objectifs qu’elle poursuit! Humblement, j’ignorais absolument tout de ce que l’un et l’autre signifiait. N’était visible encore que la pointe de l’iceberg!


Même après des jours de recherche, je me dois de constater qu’il n’y a pas plus hermétique que le concept des facteurs ESG. Il semble relativement aisé d’identifier que ce sont des révélateurs d’attitudes et de conduites d’entités données face à des questions environnementales, sociales et de gouvernance. Les entités ici peuvent être soit un individu, un groupe d’individus, une entreprise, un organisme, un pays, etc. Théoriquement, l’adhérence positive aux facteurs qualitatifs ESG se veut équivalente à adopter un positionnement moral ou éthique, et tend à créer nécessairement une attitude positive donc un impact positif pour la société, l’humain et/ou son environnement. Il y a comportement à risque lorsque la tendance devient négative. Cette philosophie se veut un renforcement pour un virage éthique dans le monde des affaires.

Voici une liste de facteurs ESG. J’ignore si elle est objective ou même exhaustive:

  • GOUVERNANCE: Transparence des comptes; Respect de la législation; Nombres de femmes au conseil d'administration; Information des actionnaires individuels; Publication de rapports annuels; et Développement durable.

  • POLITIQUE SOCIALE: Parité hommes-femmes dans le management; Non discrimination à l'embauche et dans la promotion des salariés; Taux de formation; Politique salariale; Conditions de santé-sécurité; Respect des syndicats; Prévention des maladies au travail; et Prévention des accidents.

  • IMPACT ENVIRONNEMENTAL: Prélèvements sur le milieu naturel; Rejets dans l'air, l'eau, les sols; Réhabilitation des sites après usage; Préservation de la biodiversité; et Budget consacré à la recherche et développement.

  • CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE: Relations avec les clients; Relations avec les fournisseurs; Relations avec les sous-traitants; et Rapport à la concurrence.

  • RELATION AVEC LA COMMUNAUTÉ: Implantation dans des pays respectant les droits de l'homme; Contribution au développement local; Relations avec les États et les collectivités locales; Mécénat; Relations avec les riverains; et Actions de solidarité.

Bien qu’on les retrouvent cités dans différentes ressources, il n’est jamais clair qui ou quel système détermine ces facteurs de conduite éthique. Et il n’est pas dit que ces facteurs soient eux-même en dehors de tout doute liés à la morale ou à l’éthique! N’y a-t-il pas là risque de perversion? Ne passe-t-on pas du Politically correct à l’Ethically correct? Qui peut oser s’opposer à l’ultime limite de la correctitude? Une ingérence de plus de Big Brother? Je ne m’en prends certes pas à l’intention louable de minimiser les dégâts, les abus, le gaspillage, la destruction des personnes et des environnements. Mais je m’en prends à la tentative de comprendre égalité comme étant similitude, uniformisation. Je m’en prends à la recette. Je comprends bien le message qu’il n’y a pas que les profits dans la vie. Mais bloquer les entreprises en déséquilibre selon les facteurs ESG, obtenir des correctifs, cela permet-il d’infuser une philosophie plus morale des affaires, surtout quand la tape sur les doigts vient de nos pairs – une forme moderne de lynchage public? Et ici non plus, je ne m’en prends pas aux critiques constructives dont nous dépendons tous pour évoluer et opérer des changements. Ni m'opposai-je aux actions nécessaires pour opérer des changements. Ne faisons-nous pas face au dilemme que philosophes et penseurs de tous les temps ont tenté de résoudre : comment inculquer des principes moraux d’autorégulation afin qu’ils surviennent de manière autonome en chacun de nous?

Une veille serrée et complexe (puisqu’elle est strictement qualitative) est de mise – quotidienne, hebdomadaire, selon la fréquence du marché ou des répercussions d’actions et de décisions émanant des dites entités. Je ne sais toujours pas s’il existe un classement centralisé, une indexation particulière faisant l’unanimité, ou si le classement doit être fait au petit bonheur de divers regroupements de braves chevaliers à contre-courant du néfaste «plus-plus-plus-qui-en-veut-toujours-plus» sévissant dans le monde. Certains facteurs semblent compter plus que d’autres dépendamment des implications et conséquences de la raison sociale des entités. Selon les secteurs concernés, tel par exemple dans l’agroalimentaire, la santé publique sera un défi majeur, alors que pour le BTP, les problèmes de pollution seront plus importants. On nage en pleine nuance d’un cas à l’autre. Quelle ambiguïté! On doit procéder de manière complexe et discrétionnaire pour encore et toujours appliquer l’uniformité!!!

On tente d’implanter ces nouveaux facteurs dans la culture des marchés boursiers et tous les niveaux d’exploitation capitaliste car ils ont le potentiel d’être porteurs de valeur ajoutée. «Plus de gens en mange parce qu'elles sont fraîches, et elles sont plus fraîches parce que plus de gens en mangent!» (Slogan des Saucisse Hygrade) Les courtiers vous incitent de plus en plus à investir dans ces portefeuilles-éthique, ces portefeuilles-vert qui ne font pas des profits fulgurants à court terme mais qui sont porteurs d’influences constructives à long-terme en faveur de l’équilibre environnemental, des droits humains et du pouvoir… on l’espère. On s’engage dans un virage volontaire du marché. Ou plutôt on tente d’engager la volonté de chacun à effectuer ce virage. Coercition.

Est-ce que j’adhère à ces principes? Je pense qu’ils sont très séducteurs. Mais ce n'est pas parce que l’on change l’étiquette que l’on fait face à un nouveau produit. Peut-on réfreiner le capitalisme? On le voit bien avec l'élite québécoise qui a remplaçé l'élite anglaise au Québec: l'argent se trouve toujours dans les poches du plus petit nombre. Je ne crois pas que j’appliquerai à cet emploi. Il est à temps partiel.

Ressources pour en savoir plus : Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l'UQAM et ses liens, ONU, Blog

dimanche 16 mars 2008

Franck Maurence part en voyage

«Je crois que l’art arrive comme le flamenco; au moment où les éléments brûlent, quand ils entrent en fusion. Je veux dire que le sujet, le lieu, le design, le moment doivent être choisis comme un casting. Sans oublier les spectateurs, les acteurs… Et que l’ensemble s’envole, dépasse les éléments qui le composent. C’est à cette condition que l’on peut parler d’art.»
Franck Maurence


Franck Maurence est un artiste et entrepreneur catalan (des Pyrénées orientales au sud de la France) qui m’a écrit parce que curieux des approches techniques propres aux créateurs d’anamorphoses Beever et Wenner qui figurent dans mon blog de juin 2007. Dans les vidéos de youtube, ceux-ci semblent utiliser un appareil photo, ou un déplacement fréquent pour vérifier le bon tracé, mais comment s’y prennent-ils réellement? Tout de suite intriguée par la forte volonté de perfectionnement de Franck, j’ai entrepris d’esquisser les activités de ce personnage productif.

Après son Diplôme National Supérieur d'Enseignement Plastique (bâtiments et paysages) à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, il s’est d’abord intéressé à la technique de reproduction d’œuvres d’Art. Puis, son attention s’est portée aux techniques de traçage, quelque soit la taille et le relief du support.

Au bout de douze années de recherche et développement, il a mis au point le Wallander®, une lunette multimédia miniaturisée pouvant être facilement industrialisée. Celle-ci permet de visualiser le dessin à reproduire en superposition du support à traiter (châteaux d’eau, immeubles de parking, murs et bâtiments, …). Une caméra filme à distance, soit jusqu’à 150 m d’éloignement à raison de 24 images/secondes, le lieu d’intervention. Les clients peuvent valider le positionnement de leur projet final avant le démarrage des travaux et en suivre l’évolution, et ce, bientôt directement de leur ordinateur. Cette invention pourra un jour permettre de surveiller plusieurs chantiers à la fois en pilotant les caméras qui y seront installées. Franck a reçu de ses pairs en 2001 un prix du Concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes et en 2006 est récompensé au Palmarès de l’innovation par le ministère de l’équipement français, OSEO et les professionnels du bâtiment pour cet outil fantastique breveté International (patents) et en particulier en Europe, aux États-Unis, et au Canada. Il en est aujourd’hui à peaufiner le packaging et le marketing.

Non – le Wallander® n’a rien à voir avec le détective désabusé et très humain des romans de l’auteur suédois Henning Mankell qui prendra vie au petit écran dans un feuilleton sous peu à Radio-Québec. Oui – le Wallander® prend son nom de Wall Land – le pays des murs.

Franck est l’auteur de la plus grande anamorphose du monde dessinée sur les allées Paul Riquet de Béziers en 1998 pour l’ouverture de la coupe du monde de rugby. Celle-ci figure dans le livre Guinness des records : elle mesurait 134,20 m et a été réalisée en moins de 24 heures!

On peut trouver des traces des ses autres haut-faits ici et sur le net.

Avant de procéder en tant qu’entrepreneur à la structuration d’une société qui aura pour mission de tracer les dessins d’autres artistes, graphistes, designers, architectes, agences de pub, etc., il aspire à réaliser quelques images surprenantes et spectaculaires question de consolider sa réputation d’artiste. Comme toute action artistique doit être soit autofinancée ou soit financée par l’État, l’innovation est limitée dans ses interventions au sein de ce grand musée qu’est la France. C’est pourquoi, il s’apprête à devenir nomade. Dans un premier temps, il emménagera en Catalogne Sud en Espagne où il trottera de Girona à Barcelona. Puis, il s’envolera aux États-Unis (Miami, Minnesota) et qui sait, peut-être sa quête le mènera-t-il chez nous?

Franck, nous attendons une suite de cartes postales afin que l'on puisse suivre ton périple!