vendredi 26 septembre 2008

La peau individuelle - Trafic et orifices IV - Reproduction

La sexualité figure comme sport, trophée de chasse, pulsion, fabulation, extériorisation, appropriation, territorialité, quête identitaire, quête des sens, échange d’amour, de tendresse et d’affection, concrétisation et achèvement de soi, panacée pour la violence, l’abus, le respect, les idéations de toutes sortes…

Une œuvre naïve de MARCIA KAY ELLIS (1965 - …), une mauvaise photographie, mais une symbolique extraordinairement puissante : un cri de jouissance issu du désir de recevoir l’autre grande ouverte au fond de ses entrailles fondu dans la même expression du cri issu de la douleur du corps qui s’ouvre afin d’éjecter son fruit : un tierce.

Cet exercice jouissif connaît régulièrement des suites…propres au processus de reproduction. Ce prolongement inaliénable de la vie à travers nous, que nous y soyons prêts, mûrs, volontaires ou pas, exige notre attention et fait fi! de nos ego, de nos conceptions et de nos intentions, exige de nous la même souplesse et disponibilité au présent que les parois de la chair qui suivent l’évolution exponentielle du germe. Cette vie, nous pouvons décider parfois de l’éradiquer de notre sein, pour que la préséance de la vie puisse être préservée ou parce que celle-ci nous a échappé et que nous devons en dissiper des restes pour notre survivance, parfois pour demeurer en contrôle de notre destinée, chercher à l’améliorer à tort ou à raison ou pour se soumettre à un ordre plus puissant que nous. Sa présence peut nous faire violence, mais nous pouvons aussi lui laisser place, l’accueillir sans arrière pensée, lui prêter attention et lui offrir le soin et la protection qu’elle suscite en nous. Il peut arriver que nous la planifiions, que nous l’implantions pour contourner un obstacle à la fertilisation, que nous la commandions du sein d’une autre afin de jouir du fruit ainsi mûri pour le reste de notre vie. Mais chose sûre, la création de la vie change la vie, même quand elle n’est plus.

TREVOR BROWN (1959 - …), Britannique, dans son Baby Art explore la pédophilie, le ligotage, la domination, la soumission, le sado-masochisme et autres thèmes fétichistes sans détour, ce qui peut heurter les sensibilités. Sortie de son contexte, l’image ci-jointe me dit : Bébé en tête… Baby on the brain… L’obsession de plusieurs femmes, obsession hormonale, de l’horloge biologique, obsession très charnelle, vue par un homme!

L’enfantement est une fonction naturelle exclusive au corps féminin qui débute par une introduction vaginale du liquide séminal (avec ou sans présence pénienne) et se termine (le plus souvent) par une expulsion vaginale d’un ou plusieurs enfants grosso modo neuf mois plus tard. Un processus hors de toute volonté voit les spermatozoïdes s’engager dans une course folle pour s’immiscer dans la paroi de l’ovule afin d’y souder l’union de deux enveloppes génétiques. En tant qu’expérience spirituelle profonde aboutie dans le coït, plusieurs envisagent que cette re-combinaison de deux êtres en un seul (ou en plusieurs), autre(s) et différent(s), est garante d’une participation affirmative à l’histoire et d’un halo de bonnes ondes par les circonstances de sa mise en existence, ou pas. La matière quant à elle est naturellement porteuse de similarité dans les traits et les capacités de l’individu. Au-delà de la chair, les êtres sont soumis à la répétition trans-générationnelle de l’histoire par le biais de la transmission du rang hiérarchique, de l’éducation, du pécule, des influences de l’expérience vécue et de l'information dans laquelle ils baignent. On estime que 81 milliards d'êtres humains ont vu le jour depuis l'apparition de l'Homo Sapiens il y a 600 000 ans, dont 6 milliards vivants. Autant d’êtres issus de relations sexuelles que les prudes refusent d’envisager! Pendant ce temps, les dirigeants se penchent de très très près sur l'équilibre des mouvements de foule, l’immigration et la natalité… pour les besoins d'un nombre de consommateurs nécessaire au maintien du système économique… qui peine encore et toujours à voir au bien de chacun d’entre nous... mais aussi pour ne pas tarir la vie elle-même par une surpopulation de consommateurs qui pourraient provoquer la rareté des ressources ...

Les leçons apprises et l’expérience comme telles sont difficilement transmissibles. Tout l’apprentissage de la connaissance, de la conscience, recommencent, à chaque génération, de l’enfance à la maturité. Il n’y a que les vestiges du monde construit qui demeurent, ces traces qui témoignent du vécu… du passé… à travers les siècles. Le fait d’avoir plusieurs générations vivantes est une richesse en soi, dont on perd peu à peu le sens avec la société individualiste. Ces savoirs peuvent assurer une fortitude à notre multitude. Envisager comment transmettre ces savoirs demeure un des grands défis de la vie. En fait qui contrôle ce potentiel de savoir, contrôle…

ARTISTE INCONNU. Image très efficace qui exprime le fantasme viril du potentiel de vie masculin … Voyez le couple enlacé, pure produit de fantasmes, parmi les giclées perdues…

Comme pour toutes choses de la vie, l’humain tente de contrôler la fertilité, la conception, la contraception, la performance sexuelle, l’orientation sexuelle, le plaisir, le genre, le sexe, l’identité... la sienne et celle de l’autre. Selon les époques, la société a transformé ses us et coutumes mais la genèse n’a pas changé. La science semble avoir gagné du terrain afin de soutenir plus étroitement toutes les étapes du processus de vie, tentant de la préserver de la mort qui menace toujours de s’immiscer dans la vie. Au point, parfois, d’omettre et d'extirper la nature créative et chaotique de la vie, de la renier, de la détourner de son cours normal…








FRANÇOISE GUYAUX (± 1964 -…), artiste canadienne vivant à Montréal, peint les animaux, les femmes et l’univers sur papier, sur toile, sur ordinateur. Figure dans chacune de ces toiles présentées ici, une silhouette de femme enceinte et la perspective d’un long corridor (vaginal? de vie?), l’une plongeant le regard dans une nature virginale, dense, prolifique, remplie d’espoir et l’autre, mettant en scène, le souvenir d’une gestation figé dans la pierre et une femme âgée qui observe le vide d’une architecture finement érigée. Contraste extrêmement humain de cette même expérience dans le temps.

ALICE NEELE (1900 – 1984), femme-peintre américaine, a peint dans les années ‘60 Pregnant Maria dans la lumière du plein jour, étendue confortablement sur le côté. Est-ce que son époque était aussi dégagée?

L’enfantement est un acte éminemment géopolitique. Sous les mots événement merveilleux, heureux, et les Félicitations!, on trouve toujours une organisation de pouvoir et politiques conditionnelles. De plus en plus, il semble que l’on trouve toutes sortes de pratiques de l'enfantement et de formulations de son sens. Plus les choix d’agir sont éclatés, plus on sent un mouvement de conservatisme… et de réclamations à des valeurs passées.
Des plâtres de gestation comme œuvre d’Art. Des hennés pour le ventre.

Rempart à la vie, écrin pour le joyau que représente une nouvelle existence, lieu protégé de nidification, le corps de la femme se transforme. La femme peut paraître indisponible, totalement subjuguée, sollicitée par tous ses sens par la métamorphose qui donne place à un autre. Un «autre» qui commande impérativement de plus en plus, ses propres besoins à travers les siens propres.
La naissance de liens apparemment exclusifs flirtant de la symbiose à l’inconfort, et la protubérance en évidence s’immisçant entre la femme et l’homme qui l’a engrossé est souvent le siège d’angoisse, de sentiment de perte, de peur de heurter, de s’imposer, d’un sentiment d’indécence indicible.

HANS BELLMER (1902 – 1975), artiste français-allemand qui exprimait ses fantasmes dans un ensemble d’images dans lesquelles les corps et les sexes se métamorphosaient. Le fantasme, ici est l’angoisse de crever un œil à l’enfant que porte la femme enceinte, le prévenant d’être témoin de ses ébats, proposés de dos, échappant ainsi doublement au regard, étant tout habillé, prêt à partir…

Il est possible de vivre sa sexualité, son individualité, son travail, sa vie… malgré cette survenance extraordinaire. Mais la réalité est que la perception d’indisponibilité est difficile à briser pour les âmes sensibles, dépendantes, se retrouvant inconfortablement décentrés d’eux-mêmes à divers degrés. Tout un lot d’enjeux se trouve projeté sur cet état d’être à être(s) très intime : par la mère, par le père, par la société et ses cercles incontournables : famille, communauté, travail, etc. Surtout lors de la première expérience.








GHISLAINE HOWARD, jeune artiste britannique, a fait une série de toiles exceptionnelles – A Shared Experience – ayant pour thème la maternité.

PIERRE MATTER (1964 - …), sculpteur de Buhl en Alsace – de sa série Naissance, a conçu Birth, l’enfant qui pousse sur les parois de son espace tentant de trouver une issue…

SARA SCHNELLE, une très jeune peintre de l’Oregon, États-Unis, spécialiste des icônes religieuses a étudié l’Art de la naissance (Birth Art) pour les fins d'un portrait de la Nativité.

DALI (1904 – 1989), a conçu la pièce Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau en 1943. Exprimait-il la possibilité de voir émerger un homme du monde? Celui de la mondialisation?

Du point de vue de l’enfant, c’est un flottement tranquille, c’est le début de la conscience, une évolution, un voyage de sensations et d’émotions, c’est la poursuite d’une lumière promise au bout du tunnel, c’est l’exploration et la quête de l’espace aussi. Il est question de la capacité d’écoute, de ressentir, de vibrer à chaque onde de choc, de recevoir et donner, de mémoriser des bébés. Il est question de leur participation à l’accouchement, de leur détermination, de l’esquisse de leur personnalité. Il est question du grand état de fatigue et d’état euphorique après la naissance. Il est peu question par contre de la douleur qu’ils peuvent ressentir. Ni s’il leur a été possible de vivre la jouissance sexuelle en même temps que celle qui les portait et quel impact le coït parental a pu avoir sur leur personne…?






JEAN DUBUFFET (1901 – 1985) s'intéressait et recherchait de nouvelles formes d'art, loin de toute production officielle. Il appelait son art, Art brut. L’Accouchement (1944) de la série Marionnettes de la ville et de la campagne. Ici, ne pouvons-nous pas voir la formalisation d'un acte naturel?

Costume d’Halloween – Ingénieux !

JACOB EPSTEIN (1880 – 1959), sculpteur de souche polonaise né américain qui oeuvra principalement en Angleterre, il fit plusieurs bustes d’enfants et quelques pièces représentant la maternité telles Genesis et ce vortice taillé dans la pierre représentant la naissance d’un enfant (Childbirth).

Il y a les maïeusophiles qui ont une attirance sexuelle fétichiste pour les femmes enceintes. Il y a ceux qui vénèrent ou vivent de la révérence pour la femme qui porte un enfant. Et il y a ceux qui à l’inverse ne peuvent supporter leur vue. Alors que bien des partenaires se plaignent du désintérêt ou de panne de désir dans les derniers mois de grossesse, beaucoup de gens ignorent que le travail rythmique de l’accouchement peut résulter en un ou plusieurs orgasmes, malgré la douleur, plaisir solitaire avec un potentiel culpabilisant extraordinaire dû au ravissement qui ne saurait être surpassé par autre chose... qu'un autre enfant. Comme il est aussi possible que des mères culpabilisent pour leur désintérêt envers leur nouveau-né. Fatigue, cicatrices, vergetures, peau flasque et hormones en chute peuvent refroidir les ardeurs pour un temps, désorienter, même altérer l’identité alors que les boires, les veilles, les demandes d’attention du nouveau-né sont maîtres de l’horaire. Le temps que l'élasticité de la peau fasse son oeuvre et retrouve une certaine fermeté. Il peut arriver un sentiment de ne plus s’appartenir… sentiment passager, qui exige la réorganisation de nos priorités.

L’instinct maternel… beaucoup d’encre a été versée pour en saisir le sens.. Toujours est-il que le sentiment de protection de sa couvée n’est pas un sentiment partagé par toutes les mères. Mais celles qui ont la motivation du qui-vive, de la défense à crocs et à sang, comme un vrombissement intérieur prêt à bondir si la situation l’exige, puisant dans un registre jusque-là même pas suspecté, peuvent ouvertement en parler ou le dépeindre.




PAM ENGLAND, du Texas aux États-Unis est une sage-femme, mère et artiste prolifique qui a développé une approche holistique de la naissance.

Dans une position similaire, DANIEL EDWARDS (1965 - …), aussi américain, sculpteur subversif de stars, a érigé un hommage à la jeune maternité de Britney Spears. Il a désiré souligner que son état avait eu peu à voir avec son instinct maternel… et plus à voir avec l'envie naïve de possèder ce qui rend femme les autres autour d'elle... ce qui généralement provoque de grandes désillusions lorsque confrontée aux réelles responsabilités…

Il y a les avènements que l'on redoutent. Quand la naissance dévoile un enfant en difficulté. Parce qu'il se présente en mauvaise posture, ou parce qu'il est lui-même porteur d'une différence qui le suivra bon gré mal gré toute sa vie. Parce que sa vie est en danger. Parce qu'il meure déjà, sa jeune vie accomplie.

HEATHER PASSMORE (± 1974 - ...), jeune artiste de Vancouver en Colombie-Brittanique, CDN, selon sa démarche artistique, elle tend à peindre ce qui lui paraît comme des inégalités culturelles, ou des inégalités entre les genres. Elle a été fascinée par les naissances peu ordinaires. Ici, une naissance par le siège.
OTTO DIX (1891 – 1969), peintre réaliste-social, ne voulait rien savoir sur les sujets qu’il dessinait, il voulait juste être exposé à leur extérieur parce que de toute façon leur réalité intérieure transparaîtrait … Et voilà un nouveau-né tout plissé, tout frais, exposé à ce monde qu’il ne connaît pas encore…

lundi 22 septembre 2008

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mercredi 10 septembre 2008

La peau individuelle - Trafic et orifices III - Genitalia

Genitalia. Mâle : avec pénis. Femelle : avec clitoris, vagin. Hermaphrodisme ou ambiguë (Pseudo-hermaphrodisme) : avec l’un et l’autre de ces attributs génitaux. Circoncis : mâle au prépuce du pénis incisé ou coupé. Eunuque et castrat : hommes castrés, l’un pour la protection exclusive des femmes d’un harem (pénis et testicules coupés) et l’autre, pour sa voix aiguë de soprano ou d’alto (testicules seulement). Excisée et infibulée : femme châtrée – prépuce du clitoris incisé ou coupé; ou clitoridectomie partielle ou totale; ou infibulation par ablation totale du clitoris et des lèvres et vulve suturée avec un espace minuscule permettant d’uriner et d’écouler les flux menstruels. Transsexuel(le) : homme ou femme dont la transformation plastique et hormonale du corps permet de vivre son identité psychologique en tant que sexe opposé. À travers l'enfance, l'âge adulte et la maturité du troisième âge, nos organes génitaux évoluent avec nous, changeant de physionomie, transfigurant la reconnaissance de sa jouissance et de ses maux. De l'attraction sensuelle à l'attraction terrestre!

Quelles qu’elles soient, la condition de notre appareil génital et les pratiques de notre sexualité façonnent notre identité, nos appartenances sociales, états de pouvoir et soumission, statuts, modes de plaisir et de douleur, de communication et de créativité.

Les orifices de l’urètre et de l’anus sont tout près, intimement sertis à même notre genitalia pour nous rappeler que notre sexe est lui aussi un outil d’entretien, de ressourcement et d’élimination. Ces derniers contribuent à nos stimulations. L’usage de tous ces orifices permet d’entretenir nos relations, de créer de nouvelles avenues de plaisir, de créer la vie, d’éliminer l’obsolète, de s’accrocher à ce qui nous semble essentiel et de créer du sens par son vigoureux cycle de rinçage instigué selon les exigences apparemment erratiques de nos rythmes biologiques et de nos différences individuelles… En sus des menstruations qui font l’évidence d’un ménage ponctuel, les humeurs cycliques des femmes font qu’il leur est régulièrement difficile de retenir les vérités de leurs émotions. Pour l’homme, un cycle plus fréquent encore lui fait signal… suivant la fréquence de ses giclées, le rendant plus susceptible à une habituation et une désensibilisation que la femme en réduisant son rinçage à une vidée mécanique. Yin et Yang?

Opérant d’un principe du moment présent pressant, la pulsion sexuelle exige une attention plus ou moins immédiate qui, parfois s’insurge en travers de la raison, de toute planification et sens commun pour trouver résolution tant bien que mal. Mais il peut en être tout aussi vrai de la poussée identitaire. Ainsi, par le fantasme, le cerveau anime une part importante de notre sexualité. Sur cet écran, jouent tous les scénarios possibles et imaginables. C’est le propre de la condition humaine, entre contrôle et liberté, entre retenue et affluence des sens, entre soulagement temporaire et symbiose transcendante, entre sens et sensualité.

Notre apparatus sexuel et ses composantes physiologiques, psychologiques et symboliques intégrées sont hautement complexes et fonctionnent à partir de pulsions. Celles-ci sont composées de l’expression biologique du désir (expression hormonale et lubrique, excitation et sensibilisations qui grimpent par plateaux et paroxysmes), de croyances, de valeurs; et de motivations variables. C’est une faim qui fait saliver…. Et il y a autant de recettes que d’éléments pour plaire ou combler celle-ci! Aucune uniformité connue dans ce domaine…et ces différences soulèvent les passions. Exploration, mimétisme, envie, jalousie, possessivité, amour, haine, compétitivité…

L’expérience de son corps et de sa sexualité est unique et strictement individuelle. Néanmoins, la pulsion pousse naturellement à la recherche de symbiose avec l’autre, afin de vivre un moment conjoint de suspension dans le temps, afin de vivre une profonde expérience commune de synchronisation bioélectrique. Le coït est appelé «la petite mort» décrivant le moment de vide suivant le calibrage ionique du corps dans la jouissance qui précède le retour à ses sens. Le timing avec l’autre décuple cette sensation. Mariage des âmes et transcendance. C’est un peu la carotte qui fait courir le lapin!

Ces pulsions initient la reproduction, la survivance de l’espèce, servent de moteur pour l’ascension dans l’échelle sociale, d’outil pour le plus vieux métier du monde, de tranquillisant, de réassurance de son existence, ou pour y noyer son existence, en passant par degrés d’un partage éphémère à une relation durable, vecteur de toute la gamme des émotions et perversions. Et il y a le désert: le choix d'abstinence par moralité ou rébellion; il y a la panne sèche, l'irrévérencieuse absence de désir qui transpose un mal à vivre dans son corps ou dans sa tête; il y a les périodes de doute ou de besoins autres et puissants qui emportent toute la disponibilité de l'être. On prête un déterminisme aux différents types de pulsion sexuelle à la manière dont se sont jouées les premières affections avec les personnes significatives de sa vie. On tend à lier les pulsions sexuelles au bonheur. Mais, elles peuvent être une entrave au bonheur lorsque leur happening ne correspond pas à certaines attentes, certains besoins. On mêle aussi souvent les concepts de propriété, de religion, d’amour romantique et d’attachement à ce contexte, faussant la donne, du moins altérant la perspective de son analyse et sa fonctionnalité. On tend à mettre de plus en plus en valeur le plaisir de nos pulsions assouvies. On tend de plus en plus à se servir de mises en scènes pour parvenir à la jouissance. D’évanescente (qui nous fuit – invitant à la quête, à la poursuite de la transcendance), la jouissance devient éphémère (qui ne dure pas – donc obligeant de changer sa proie pour une autre, un contexte pour un autre, obligé à un éternel recommencement sans transcendance). La sexualité est tellement plus complexe qu’une mode qui passe, qu’un but à atteindre, que la prochaine consommation à porter au rébus une fois épuisée. Où est-ce là des qualités propres à la relation? La vérité est bien qu’il ne semble pas y avoir de règles, il y en a plusieurs, selon les époques et les cultures. Ainsi, par exemple, le sexe trans-générationnel est de mise, accepté, toléré, condamné, proscrit, ou essentiel à l’apprentissage, bouée de jeunesse, bouée de protection, droit de passage, asservissement aveugle, abus déshonorant et intolérable… quoiqu’il en soit, son existence a ses raisons d’être selon les époques, les pays, les religions ou croyances ou selon les temps de la vie et l'opportunité.

Ces dispositions du corps et de l’esprit tendant vers l’Universel peuvent omettre d’être présentes en cas de pannes de désir, tabous, frigidité, inexpérience, âge, malformations et caractéristiques physiques plus ou moins heureuses telles certains handicaps, petitesse et sur-dimension des appareils génitaux, etc. Et il y a les quarantaines : les organes génitaux ont la plus grande surface muqueuse du corps… et le plus grand zoo… se retrouvant en état de grande fragilité face aux maladies transmises sexuellement, aux infections, et aux blessures…dûes à la vigueur voire même à la violence des ébats. Et il y a les maladies telles le sida, que si elles ne représentent plus la mort certaine, elles n’en demeurent pas moins un risque permanent.