dimanche 1 juin 2008

Rencontres I

Ces dernières semaines, le hasard a placé sur mon chemin une poignée de gens stimulants et fort intéressants. Certains sont créatifs, d’autres sont fort efficaces ou encore, ils ont un parcours extrêmement particulier, mais aucun n’est ennuyant.



Mark Blumberg – Avocat pour les Organismes Humanitaires Canadiens

Un Torontois qui, si on le questionne sur son sujet favori, du bout de sa mémoire, vous défile des références, des études de cas, des bémols, de nouvelles perspectives, un vrai dynamo. Il a une expérience exceptionnelle auprès des organismes humanitaires et des charités canadiennes, de leurs actions à l’étranger, et des organismes étrangers qui désire oeuvrer ici. Mais avant tout, il laisse l’impression d’être extrêmement humain. Il partage son expérience sans aucune hésitation. Il scrute l’horizon pour jauger la portée de l’aide canadienne internatinale selon ce qui importe le plus sur le terrain. Mark n'hésite pas à décrier les abus, les jeux de cache-cache des abris fiscaux qui nuisent à la cause. Il a des idées bien concrètes sur l’éthique, sur la structure légale et économique des organismes et du gouvernement qui soutiennent ou qui nuisent à la vie d’autrui. Il a la qualité inestimable de pouvoir dresser un profil très lucide de notre générosité... qui est selon lui et l'échelle mondiale, plutôt pingre.




Yannick Picard – Muraliste


Yannick est l’auteur du Mur des Habitations des Érables situé au 8090 des Érables dans le quartier Saint-Michel à Montréal, une commandite de http://www.mu-art.ca/. Spin-off du Cirque du Soleil. Sympathique, flamboyant, et… soucieux du détail. Il faut bien l’être quand notre art est hyperréaliste, exigeant beaucoup de minutie, et qu’on sait qu’il sera exposé quotidiennement au grand trafic montréalais. Lorsqu’on peint dehors, on est soumis à la clémence des éléments, ce qui peu parfois restreindre le temps d’exécution du contrat. Aussi, on doit maîtriser l’art de la reproduction à grande échelle. Une erreur a des répercussions en cascades sur l’ensemble. À dix-neuf ans, ce jeune homme de Montmagny promenait déjà ses savattes autour du monde colligeant des clichés vivants pour les traduire dans ses mosaïques qui semblent éternellement en devenir… comme les pages inachevées d'un livre à colorier!



Laurent Loison – Artisan de bois perdu… et retrouvé

Bonne bouille lyonnaise, québécois d’adoption depuis une dizaine d’années. La panse généreuse et un sourire franc et rieur. Ce mec crée tablettes, coffres, grimoires, paravents, boîtes aux lettres, portes style rustique, champêtre ou médiéval, et il réinvente les enseignes commerciales. Toutes les pièces sont uniques et de son cru. Chacune est composée de bois neuf ou usé de toutes provenances - bois de vieilles granges, bois flottant - qu’il trouve au hasard de
ses périples à travers la province. Il prend les commandes personnalisées et est ouvert au troc. Voyez-le à l'Atelier du Pic-Bois.



Peter Gnass – Artiste et plasticien

Peter est comme moi amateur de F1. Un fidèle. Lorsqu’il est en ville et qu’il y a une course, je le vois à notre caverne sportive préférée. Car il circule beaucoup, surtout entre le Québec et l’Europe. Peter est artiste. Et l'enseignement est dans ses cordes. On peut trouver plusieurs de ses œuvres dans le métro de Montréal. Ayant maintenant officialisé son nouveau domicile dans le sud de la France dans une manufacture désaffectée, c'est maintenant au doux fil des jours qu'il aménage son univers… Sur invitation ou en collaboration, il aime toujours participer à des expériences collectives. Aujourd'hui, Peter a le loisir de faire ce qui lui plaît. Il me fait parvenir de ses nouvelles de temps à autres. C’est toujours un plaisir de le revoir.



X ou Quand le destin frappe…

De son propre aveu, il préfère passer son temps dans son jardin. Il a investi des années de labeur pour un jour obtenir sa vie rêvée à la campagne. Son père avait une terre. L’humus, la vie qui pousse, le grand air, le soleil, la brise l’appelle… Ce sont ses racines. Et pourtant, son parcours n’a rien de bucolique. Un premier mariage. Un fils. Un divorce. Une seconde relation. Le sort a voulu qu’une connaissance dans un moment illuminé tue sa conjointe, à coups de pelle. Il coupe les ponts à nouveau avec son entourage immédiat – question de survivre. Fonde ses pénates ailleurs. Un troisième mariage. Une fille. Un divorce. Des relations difficiles. Il attend maintenant que son enfant soit majeure pour venir vers lui. Alors que les litiges en chambre de la famille sont à peine terminés, il s’apprête à fêter Noël dans sa fermette qui, enfin!, a tout l’équipement nécessaire pour servir la cause de ses récoltes, qu’il vend par milliers de kilos. Son fils dort à l’étage. Cette fois, c’est le feu qui lui prend tout, sauf l’adolescent qui pu sortir à temps, à la dernière minute, mais pas sans lui faire craindre le pire. Il lui reste bien sa terre, mais il n’a plus de quoi l’exploiter. La compagnie d’assurances, elle, ne lui rembourse rien. La banque, elle, n’arrête pas d’exiger les versements de ses emprunts pour autant. Il est ruiné. Puis au bout de neuf ans, on lui offre un montant risible, humiliant, qui ne fait pas 10% de la totalité, et qui ne couvre même pas les frais d’avocats. Il n’est pas le seul à qui cette pratique déloyale de la part de grands groupes financiers arrive. Lui, qui se retrouve avec rien, dans l’indignité et la disgrâce, ne désire plus voir grand. Il veut survivre. La colère le garde debout. La tentation de la laisser déborder menace à tous moments. Quand on le regarde, il n’admet pas qu’on puisse voir de lui que le pauvre et passer outre, et non pas mirer avec égard le pauvre type, celui qui a cramé dur, et qui doit cramer encore.


Franck – Photographe, Blogueur, Créatif

Ce qui fascine le mignon Franck, c’est la vie underground. TOUT ce qui se passe en underground, les pratiques nocturnes, musicales et artistiques... Il a fait un grand tour du jardin de la scène fétichiste. Entre autres, il a pratiqué la méthode «fetish ping pong», où ses sujets se prenaient elles-mêmes en photo, lui envoyait la copie qu’il altérait, la retournant à son expéditrice, qui la jaugeait, et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les partis soient satisfaits. Franck a un superbe sens esthétique. Ces temps-ci, il penche plus pour les happenings musicaux et culturels des nuits montréalaises at large en tant que correspondant de presse pour l'organisme AFIP situé à Paris. Il aime être témoin des nouvelles tendances voire les devancer, prendre le pouls de la vague montante et leur offrir un exposition de choix dans son nouveau blog. Mais il préfère les pseudonymes, l'anonymat ou plutôt par dessous tout: il préfère maintenir l'objectif sur les autres. Gotcha!


Eric dit RushX – Photographe et Nawashi

Petit insomniaque qui se targue d’être comme tout le monde!!! À bas les vulgaires qui n’osent pas comprendre son art!!! Il ne mord pas pour autant. Ce tendre est rempli de verve. Il se cherche, explore et crée ses propres légendes urbaines. L’âge du Christ, mais rien de saint. Il est Nawashi : Maîtres des nœuds – mais pas fétichiste, dit-il. Personnellement, il n'aime pas les soumises. Ici, l'artiste fait partie intégrante de l’œuvre : ses cordes, ses nœuds, son ordre. Toutes celles qui désirent vivre une expérience hors de l'ordinaire le suivent, l'entourent, l'étouffent. Il est... pittoresque. Il prend un malin plaisir à souffrir de solitude dans les foules qu'il soulève. Et prolifique avec ça! Ci-joint une de ses oeuvres, photographiée par un de ses complices, D.-A. D. Certes ce n'est pas la plus complexe, mais elle rend bien l'étrange beauté de cet art particulier qui est basé sur la confiance. Eric sans accent... sait l'accentuer!



Des nouvelles de Frank Maurence


Frankie est bien installé à Canyelle en Espagne. Il a repris avec un enthousiasme renouvelé goût à la création. Il mijote plusieurs projets à la fois. Il m’a fait parvenir des photos qui nous immergent dans sa nouvelle ambiance de travail! (---soupir---) Bientôt, il nous laissera voir ses derniers productions... Et on a hâte!




Bernard Fontbuté – Voix, Mouvement et Émotions

À peine quelques mots échangés avec ce catalan et je suis devenue muette. Alors que dans le contexte d'une petite fête d'amis où nous nous apprêtions à visionner un vidéo sur Youtube, je lui ai demandé quel était son métier. Avant qu’il réponde, sa voix a résonnée des hauts parleurs… Comédien, bien sûr. Puis, il avança qu’il enseignait les techniques de la voix. J’exprimai tout haut que je m’étonnais toujours que les gens me trouvent douce, parce que ce n’était pas exactement ce que je vivais à l’intérieur. Ma voix semble ne pas avoir de portée d'où la méprise d'autrui. Il me jeta un seul regard en me disant que cela parlait en soi. Et vlan! Je me suis sentie exposée, à nue, et le bec cloué une fois pour toutes! Bien sûr! Cela m’apprendra à me reléguer aux évidences! Je n’ai plus su que dire. Cela fait quelque temps déjà que je me propose de reconquérir ma voix, de me défaire de l’impression que je suis court-circuitée socialement. Le hasard a manigancé un rappel, question de me convaincre. Outre le fait de m’avoir troublée, Bernard donne des formations en trois langues aux quatres coins du monde. Pour des cours, écrivez-lui. Il semble s’intéresser aussi au parti communiste et à sauver la forêt amazonienne. Récemment, il a participé aux créations de réalisateurs de court-métrages dans le cadre d'un Kino Festival et non pas sans quelque humour noir. Il y a Kivoiki et François. Voyez aussi cette interprétation d'un passage de Cyrano De Bergerac...



1 commentaire:

Anonyme a dit...

Wow! je me suis régalée, c,est au
point d'y revenir de temps à autre.
Votre façon de les décrire, leur donne davantage de luminosité. On
aimerait les connaître aussi...et cette voix de Bernard Fontbuté!gab