mardi 31 juillet 2007

Jardin - Parcours précis - Cercle

Dans l’histoire du monde, il y a quatre symboles fondamentaux : le centre (Dieu ou Homogénéité), le cercle et ses anneaux (conséquences, effets de nos créations, degrés d’être, hiérarchies crées), la croix (supplice, souffrance, pénitence), et le carré (perfection de la création).

Depuis les temps les plus reculés, les hommes se sont réunis en cercle, symbole d’unité. Le cercle est le symbole universel de la complétude. Il est visible dans le symbole chinois du Yin et du Yang, dans la Roue tibétaine de la vie et de la mort, dans la Roue celtique de l'année, dans les mandalas et dans les roues de médecines et même dans la Table Ronde du roi Arthur. Les chakras sont représentés comme des disques ou des roues d'énergie et le symbole de l'ennéagramme est enclos dans un cercle. Mouvement circulaire parfait, immuable, il symbolise le temps qui se poursuit continuellement et dans tous les sens. Dès l’antiquité, le cercle a servi à englober le temps pour mieux le mesurer, tel les babyloniens : ils l'ont divisé en 360°, décomposé en 6 segments de 60°. Son nom, Shar, désignait l'univers, le cosmos. Chez les Amérindiens du nord, le temps diurne, le temps nocturne et les phases de la lune sont des cercles au-dessus du monde et le temps de l'année est un cercle autour du bord du monde. Chez les celtes, il symbolise une limite magique. Vercingétorix au moment de sa reddition décrit à cheval un grand cercle autour de César avant de lui céder ses armes.

La configuration du village Nahalal en Israël devisée par l’architecte Richard Kauffmann, est devenu le modèle établi avant 1948 pour plusieurs parmi le moshav ovdim (communauté agricole juive zioniste où tous sont propriétaires et seul employé sur leur propre terre, tout ce qui est public est partagé). Directement au centre, on trouve les habitats; les étables dans l’anneau suivant; puis en cercles concentriques, les immeubles publics tels l’école, les bureaux administratifs et culturels, la coopérative et les entrepôts; et au-delà, des cercles grandissants de jardins et de champs cultivés.

Une curiosité : Association des villages circulaires de France ! Les jardins : Jardin du Grand-Rond (1); Round Garden Perth Ontario ; et voyez comment faire un Jardin rond. En Europe, on fait l’agriculture en cercle pour tester des récoltes.

Ne manquez pas les Fabriqueurs de cercles – époustouflant !

Jardin - Parcours précis - Spirale

Les Celtes l’ont gravé sur les Dolmens et on la retrouve sur les monuments funéraires mégalithiques. Mais à l’origine, on peut supposer que la spirale ait été inspirée par les turbulences de l’eau courante, ou par l’immersion dans les eaux de la mort ou l’au-delà.

La spirale, parcours de toute genèse, symbole universel d’involution et d’évolution, de descente et d’ascension, d’alternance entre le bien et le mal, de naissance et de mort, de mort et de renaissance, de Yin et Yang, représentent l’aspect céleste et terrestre, le féminin et masculin de toute chose. Motif qui dépeint le ciel, le cosmique, croissance et décroissance des éléments, le mouvement originel de la vie de l’Homme, signe ouvert et optimiste, représentant le développement, la continuité, il établie une relation avec les puissances surnaturelles. La double-spirale symbolise la polarité et l’équilibre de deux courants inverses d’une même force cosmique. La spirale qui dépicte l'infini.


Fernando Ortiz a écrit un épais volume sur la spirale en tant que symbole de l’ouragan dans différentes cultures et religions comparées, dans la nature, etc. Mais manifestement, la spirale c’est plus que cela, cela représente aussi un processus archétypal présent dans toute création, celui d'une énergie centripète et d'une force centrifuge coexistant en tout organisme.


Encore les mathématiques! La suite de Fibonacci, où chaque terme est l’addition des deux précédents, est rencontrée dans un nombre considérable d'éléments de la vie de tous les jours. Toute suite définie comme la suite de Fibonacci conduit au nombre d’or. Pas surprenant que l’on trouve ces termes dans le nombre de pétales observé en moyenne dans certaines fleurs : les delphiniums ont 5 pétales, les célandines en ont 8, les doubles delphiniums 13, les asters 21 , les marguerites 34 , les marguerites de Michael 55 ou 89 ...! On la trouve en géométrie dans la mesure des côtés des polygones réguliers, en génétique dans la formation des coquilles d'escargot ou de coquillages marins liée à des spirales logarithmiques, en botanique dans l’arrangement des graines de tournesol ou l’enroulement de certaines feuilles de plantes sur leur tige.


De beaux jardins spirales : l’oeuvre de Tau Grupo, une agence environnementale, un jardin d’eau éphémère au Parc Wesserling en Alsace; un beau jardin spiral de ville au Chelsea Garden Show 2005 par Carol Smith et Martin Clark Associates d’Angleterre; Kate’s spiral garden; un jardin spiral surélevé est planifié aux très beaux jardins Alnwick en Angleterre; un jardin qui facilite le jardinage pour personnes handicapées; et The spiral garden : rendez-vous pour la recherche spirituelle…

dimanche 29 juillet 2007

Jardin - Parcours précis - Mandala

Le mandala n’est pas strictement bouddhiste. Le mandala est de toutes les cultures, de tous les temps. Le jardin mandala, lui, provient d‘une philosophie sur la pratique horticole.

L’agriculture durable ou «permaculture» est basée sur l’observation des interactions entres les écosystèmes. Par exemple, on observe comment le soleil donne de l’énergie à une plante afin qu’elle croisse. Cette plante peut être pollenisée par des abeilles ou mangée par un cerf. Ces derniers peuvent disperser les semences afin qu’un jour un grand arbre offre un abri contre le vent aux créatures. Les abeilles peuvent servir de nourriture aux oiseaux et les arbres servir de perchoir à ces derniers. Les feuilles des arbres tomberont et pourriront, pour donner de la nourriture aux petits insectes et aux champignons. D’innombrables liaisons complexes ainsi permettront à une grande diversité de plantes et d’animaux de survivre en trouvant nourriture et refuge. L’originalité de l’agriculture durable est dans l’application de l’efficacité et la productivité des écosystèmes naturels dans le but de pourvoir aux besoins de nourriture et refuge des humains.


Le jardin mandala est disposé de manière à ce que l’arrosage se fasse à partir d’un point central. Il donne facilement accès à toutes ses parties tout en maximisant l’espace de croissance. Il a l’avantage d’être plaisant à regarder et lorsque son entrée fait face à l’est il favorise le flot des énergies subtiles. La plantation est planifiée pour permettre chaque plante de baigner dans la lumière et l’air tout en bénéficiant de la régulation naturelle contre les envahisseurs nuisibles tels l’éparpillement des plantes de familles similaires, attirant et abritant les prédateurs naturels, et le compagnonnage (1, 2) . Le papillon du chou, souvent un problème dans les jardins classiques y nourrit le petit oiseau attrapeur d’insectes, et le moineau importun attrape bientôt la tendre chenille verte.


À voir: exquis mandalas floraux créés par John Glines et autres mandalas de sa collection; artistes de mandalas contemporains; Mandalas and knot designs; les mandalas de Paul Heussenstamm; le pouvoir du mandala par Ray Whiting; un projet éducatif.

mercredi 25 juillet 2007

Jardin - Parcours précis - Dédale

Le dédale : on y entre, on s’y perd, et par chance, par sens d’observation, par mémoire ou par sens d’orientation, peut-être, selon les repères observables, on en sort.

Le dédale impose un problème à résoudre. Une sorte de pandémonium linéaire quand la confusion s’en mêle. Bien qu’il occupe une superficie donnée, ses corridors savamment planifiés sont désordonnés en longueur et en orientation. Rien de symétrique hormis les haies qui le définissent. Ils sont parsemés de cul-de-sac afin de vraiment brouiller les pistes. Quand on y déambule, nos doutes et angoisses décuplent par le nombre de choix possibles et le risque de se tromper. Quand les murs sont élevés et nombreux, claustrophobes s’abstenir. Il y a des dédales droitiers et gauchers c’est-à-dire que les deux tiers du temps, ils se solutionnent en maintenant le même sens que le premier tournant. Mais prenez garde, ce n’est pas une valeur absolue, il y en a qui vous tromperons encore et encore.

Nombreux sont ceux qui confondent labyrinthe et dédale. Un débat existe quant à savoir si la nuance entre les deux est valable ou non. Dédale est l’architecte du Labyrinthe de Crète ou de Gortyne qui abritait le Minotaure, érigé sur ordre du roi Minos (Mythologie grecque). Son labyrinthe ne devait pas avoir d’issue. Icare, son fils, a pu fuir en s’envolant. Thésée a pu sortir grâce au fil d’Ariane.

À voir : CUBE, un film canadien d’horreur fantastique réalisé à petit budget par Vincenzo Natali en 1997. Un groupe de sept personnes se trouvent enfermées dans un dédale tri-dimensionnel de cubes. Chaque cube est de différentes couleurs et de surcroît, piégé. Ils ne se rappellent pas comment ils se sont retrouvés là, ni ne savent comment faire pour sortir. Que les plus vigilants survivent! Une atmosphère de peur, de finalité imminente et de claustrophobie sévit, sans compter sur la paranoïa qui croît dans l’esprit de chacun des protagonistes comme dans le vôtre.


PRATIQUEZ-VOUS ici À VOUS PERDRE ET VOUS RETROUVER.

Au Québec : Memphrémagog - Hangar 16Arbre en arbre Duchesnay


Ailleurs : Wikipedia (anglais) ; Adrian Fisher Mazes Limited et son World Wide Database ; Ashcomb Maze ; le plus grand dédale au monde soit celui de la Plantation Dole à Hawai ; au jardin du dédale enchanté ; Maze and Labyrinth Gardens in History ; Hedge mazes ; par un maniaque de dédales et labyrinthes ; un autre plus grand au monde!


TOUT CE QUI CONCERNE LES LABYRINTHES ET LES DÉDALES ici.

Jardin - Parcours précis - Labyrinthe

Le labyrinthe (1) : on y entre, on suit un sentier qui peut paraître interminable, qui peut éveiller nos peurs d’être pris au piège, mais on en sort sans effort. Car il y a une seule route à suivre.

Le labyrinthe végétal : bon pour une marche emmurée. Visuellement élégant, imposant, impressionnant, vu de haut ou d’ailleurs. Voyez l’effet de se trouver entre ses murs.

Le labyrinthe obéit généralement aux règles de la géométrie sacrée. En architecture, en sculpture, en peinture, la «divine proportion», terme de Leonardo Da Vinci, définit le nombre d'or soit 1,61803399, désigné par la lettre grecque Φ (phi), en l’honneur de Phidias l’architecte du Parthénon. L’idée que toute chose devisée par ce nombre serait auréolée de beauté, d’équilibre et de perfection est unanime. Ce qui ne l’est pas c’est que ce soit le seul nombre qui en soit capable. On le retrouve fréquemment dans le rapport des longueurs, des surfaces et des formes de chefs d’œuvre tels la pyramide de Chéops, le temple de Salomon, le dôme de Milan, les temples égyptiens, grecs et les églises romanes et gothique, et certains tableaux de la Renaissance. Des peintres tels Dali et Picasso, ainsi que des architectes comme Le Corbusier, eurent recours au nombre d'or. C'est le nombre qui caractérise l'emplacement du nombril par rapport à l'ensemble du corps humain et la proportion entre la population des ouvrières d’une ruche et celle des faux-bourdons. C'est aussi le rapport d'écartement entre les feuilles des arbres afin d'éviter que, mutuellement, elles ne se fassent de l'ombre.

Généralement de forme circulaire, les labyrinthes sont divisés en trois ou quatre parties égales. Les parois des corridors varient subtilement. On ouvre ici, on ferme là, question de rendre le trajet sinueux et de maintenir un équilibre confondant sur l’ensemble à vue de nez.

Maïs, thuya, buis, charpente, tissus, canvas, papier, herbes rases ou hautes; éphémère ou permanent, les labyrinthes sont fait de toutes sortes de matériaux et occupent toutes sortes de superficies, il y en a même des portables. On fait l’expérience des labyrinthes par l’odorat, la vue, l’ouïe et le toucher, tel au Jardin des cinq sens.

Il existe des sociétés de labyrinthes qui cumulent une multitude d’informations intéressantes : The Athanasius Kircher Society, spécialisée en curiosités, a un annuaire des labyrinthes du monde entier; au Canada, nous avons l’Edmonton Labyrinth Society. Au Québec, entre autres, le Lait-byrinthe de Coaticook avait l’habitude de nous amuser, les labyrinthes de la ville de Québec.

Labyrinthes à voir : L’Univers des labyrinthes, Labyrinthus,

Arts visuels à voir : Patrick Conty (1), peintre; Christian Lamirand, peintre.

vendredi 13 juillet 2007

Jardin - Parcours précis

Un parcours précis au jardin pour prendre son temps, perdre son temps, consacrer son temps ou pour sauver du temps. Le labyrinthe, le dédale, le mandala, la spirale, le cercle et ses anneaux : des tracés qui nous engagent à se rendre en leur centre ou juste à en revenir.

Insouciant, on déambule dans leurs tournants. On ressent la majesté de la nature sans pleinement réaliser que l’histoire de l’humanité devise sur les formes hautement symboliques de ses tracés depuis plus de 5,000 ans. Le labyrinthe, le dédale, le mandala, la spirale et le cercle et ses anneaux sont, en fait, les plus vieilles figures de la pensée humaine. Ils représentent la recherche de la Vérité. Ils présagent la possibilité d’égarement, le fil conducteur, la notion de non-retour, la confrontation à la mort. Ils favorisent la circulation des énergies, la recherche d’un équilibre durable de la vie, de l’homéostasie. Ils représentent l’Homme obscur à lui-même, qui par la connaissance de soi, tente de combattre le mal intérieur qui menace de le consumer. Ils représentent l’Homme perdu dans l’Univers Infini, qui par la connaissance du monde, tente de déterminer d’où il vient, où il est et où il va. Ils représentent le Tout, l’Unité, l’ordre et le chaos de la conscience. Tour à tour, ces constructions ou leur usage ont fait figure de barrière, de protection, d’horloge, de calendrier, de cosmogonie, de repère, de parcours initiatique, de pèlerinage, de chemin de pénitence, de guide religieux, de guérisseur spirituel et physique, de support à la méditation, de stratège, de témoignage, de passage dans un univers parallèle, d’expression d’art, de jeu ludique et de quête aventureuse de l’amour. Richesse des sens et de l’imaginaire.

De quoi réfléchir lors de vos prochaines promenades!

jeudi 5 juillet 2007

Auteurs marquants I

Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas une fan par nature. Mais, au cours des lectures de ma vie, certains auteurs ont retenu mon attention de manière plus assidue que d'autres.


HONORÉ DE BALZAC fut le premier auteur littéraire dont je lû presque toute l'oeuvre (1,2,3,4,5,6,7). J'étais au secondaire. Il ne plaisait pas beaucoup à mes copines car ses descriptions étaient longues, détaillées, autant à propos de ce qui anime l'âme que du détail de la tapisserie. Il décrivait les rapports des gens de différentes couches de société d'une époque passée, de la vieille Europe, les rapports financiers, légaux, sexuels, religieux. Il soulignait les bons et les mauvais tours du destin. Il tardait à dénouer les intrigues, amenant parfois les lecteurs aux limites ... de l'ennui, mais peut-être est-ce là qu'un fait de notre temps impatient. Pour ma part, je trouvais qu'il ébauchait une vue d'ensemble des moeurs et des relations entre les personnes propre à une certaine époque. Ce regard était organisé, peaufiné par chacun de ses détails. Je n'osais imaginer comment on pouvait poser un regard sur quelque chose avec autant de conscience, mais il me démontrait que c'était possible. Sa magie, à chaque fois, jetait son dévolu dans les dernières pages. Après avoir été exposée à tant de minutie, d'une seule phrase, les contextes physiques, spirituels, les émotions pures et complexes, tragiques de la vie, témoignages de la comédie humaine prenaient vie. Tout soudainement trouvait son sens, avec une puissance translucide. Cette écriture qui recréait la société libertine et austère, tentait de jauger, de questionner, de remettre en question, de dépeindre la valeur du bien et du mal, et ses vacuums. Bien que j'ai dévoré tous les livres de La Comédie humaine, c'est Le lys dans la vallée que j'ai relu le plus souvent. Le tragique de la communication qui ne trouve pas son chemin.


EDGAR ALLAN POE savait donner le ton au lugubre (1,2,3,4,5,6,7,8). Je me rappelle, entre autres, d'un singe et d'un homme mort caché dans la cheminée. J'ai lu plusieurs de ses textes, romans, mais rien de sa poésie. Hormis Beaudelaire et Les fleurs du mal, je n'ai à peu près jamais lu de poésie. J'en écrivais par contre à l'adolescence... mais bon. Ce sont les Aventures d'Arthur Gordon Pym qui restent gravées dans ma mémoire. J'ai toujours aimé la mer et les récits de pirates. Celui-ci finit mal. Mais que d'aventures avant cette fin désespérante. Je crois que j'ai toujours aimé l'horreur, pas parce que c'est sadique, mais parce que cela crie de vérité. Il y a des vérités qui nous horripilent tout simplement, des vérités que l'on préfère pas voir. Son regard se posait sur le destin d'un homme. Sur le destin parfois ironique, grotesque, aléatoire d'un homme. De l'homme aux prises avec lui-même, comme avec les éléments.


AGATHA CHRISTIE. Comme le chocolat. On gobe, ça fond et on recommence sans pouvoir s'arrêter. J'ai toujours apprécié le défi qu'elle nous lançait en créant une situation criminelle peu probable pour la délier à travers des comportements et séries d'événements expliqués de manière très plausible (1,2,3,4,5,6). À cause du défi, l'exercice était toujours de deviner la fin avant la fin. Peuchère. Miss Marple et les rumeurs. Poirot et l'égo déductif. J'ai beau relire, je me fais prendre à chaque fois. Il existe même un Jeu de meurtres et mystères basé sur une de ses histoires. Sa vie, telle que décrite dans son autobiographie, fut tout aussi intéressante, moins sanglante peut-être.


STEPHEN KING/RICHARD BACHMAN a un visage inquiétant. Une imagination débordante, animiste. Il fut inspiré entre autres par Balzac et Edgar Allan Poe (1,2,3,4,5,6,7). J'ai lu assidûment tout ce qu'il publiait pendant plusieurs années. Puis, j'ai cessé. Je n'aimais pas ses fins. Je n'aime pas les relations entre ses protagonistes. Désincarnés. Cela ne crée pas l'horreur en moi mais le désintérêt. Car c'est vide. Pas un vide angoissant, vivant. Juste vide. Le vide dans la vie c'est angoissant si ce n'est pas zen. Mais ce n'est pas rien. Par contre, je trouvais toujours ses prémisses intéressantes. Et j'admire le fait qu'il a créé une société dont les protagonistes se croisent de romans en romans. Le hic, c'est de penser que dans une si petite communauté il se passe autant de choses effrayantes... Cela devient peu crédible à la longue. On songe plutôt que le déséquilibre vient de lui! Les livres qui m'ont le plus impressionnée furent It, Needful things, The green mile, et The Tommyknockers.


CLIVE BARKER m'a rapidement fait oublié Stephen King (1,2,3,4,5,6,7,8). J'ai commencé par un excellent roman: Weaveworld. Après, il a su créer de nouveaux mondes dans de nouveaux livres tels The great and secret show and Imajica. Des mondes inventés, des suspenses étranges. Enfin, de l'improbable imaginatif hautement organisé. Mais chez lui, ce n'est pas une spécialité nécessairement. Je reste sur ma faim car je le trouve quelque peu dispersé depuis qu'il a fait sa sortie en tant qu'homosexuel et il a l'air plus fatigué. Il est mieux connu pour de l'horreur pure: Hellraiser.


HENNING MANKELL. J'ai découvert ce dernier, il y a quelques années par les nouveautés à la bibliothèque de mon quartier (1,2,3,4,5). Inspecteur Wallender est un policier de carrière, un peu fatigué, en questionnement, qui a du flair, mais qui est rongé par ses propres démons intérieurs. Personnage qui vit des complexités, des situations très terre à terre tels les changements de style administratif au sein de la police, l'éventualité et le passage à la retraite, la mort de son père, son divorce, l'éloignement de son amante, les allées et venues de sa fille. D'un roman à l'autre on suit la vie de Wallender et non pas seulement ses enquêtes. Pas un personnage heureux, mais un personnage humain qui vit sa solitude. Mentalement, l'image que je me faisais de Wallander ressemble étrangement à son auteur!


KATHY REICHS, d'une plume franche et claire, directe comme une incision de scalpel, crée ses scénarios de romans policiers à partir de son expérience d'anthropologue judiciaire (1,2,3,4,5,6). Ce qu'il y a de particulièrement intéressant, c'est que souvent l'action se passe en partie à Montréal. Les descriptifs évoquent des coins et des racoins de ma ville vus ou visités tant de fois. C'est toute une expérience de retrouver son paysage urbain de cette manière! De plus, on apprend toujours un peu plus sur les techniques d'investigation, qui me donne au moins l'impression de ne pas perdre mon temps même en rêvassant! Elle est un peu collet monté, mais cela se pardonne...


NEAL STEPHENSON. C'est mon british de beau-fiston qui m'a présenté Quicksilver, le premier volume d'une trilogie (The Baroque Cycle, 2003-2004)de 1,000 pages (1,2,3,4,5,6,7,8). Et je lui en suis fort reconnaissante. J'ai découvert un auteur érudit, très imaginatif. ÉRUDIT je dis! Les premières cent pages: pure philosophie des sciences. J'avais peine à suivre. Mais une fois ces pages traversées, que du bonbon. Omniscience, mathématiques, légendes, avènement du traitement de l'information, architecture, organisation de société, nature des alliances sanguines de la royauté, alliances politiques et religieuses, rogues et pirates, inventeurs et inventions, marché mondial et naissance de l'or monneyable, géographie, romance et aventure... Je lui dois enfin d'avoir une vision fondamentale des bases de notre monde, avec un sens de l'humour subtil et mordant. Une poignée de personnages historiques et inventés retraçent l'histoire sans trop trahir son actualité ni sa vérité, bien ancrée dans son déroulement, avec une liberté fort crédible. Après cette trilogie, j'ai lu du même auteur un roman sur le développement de la cryptologie (Cryptonomicon, 1999) et pure science-fiction (The Diamond age or A young lady's illustrated primer, 1995) toujours extrêmement détaillés et bien imbriqués. Découvrez-le, il vaut le tournant. Même fil d'Ariane ici que pour chacune de mes lectures néanmoins de manière plus hyperréaliste: un regard qui embrasse le monde entier dans son mouvement, ce qui me charme tant.