La peau individuelle - Senseur ondulatoire et tactile I
Les ondes sont partout. Invisibles, certaines nous percutent, nous effleurent, d’autres nous traversent, et nous absorbons une partie de leur énergie, mais aucune ne nous contournent. La peau se livre sans possibilité de se soustraire et sans fermeture, aux sensations de l’espace où il se trouve. Les ondes électromagnétiques existent depuis la naissance de l'univers, initiées théoriquement par le Big Bang. Ces radiations sont des photons ou paquets d’énergie qui voyagent et se propagent dans tous les sens sous forme de vagues régulières ou répétitives dans l’espace. Elles interagissent avec notre organisme. Selon leur fréquence et leur intensité, elles informent, excitent, échauffent nos cellules.
Nous distinguons notre corps et notre environnement essentiellement par nos organes de sens. Notre sensibilité générale est le vecteur par lequel nous élaborons la Conaissance et la re-connaissance essentielles pour notre évolution. Elle se compose de :
- sensibilité cutanée passive, soit le toucher, la pression, les vibrations et les flux thermiques;
- sensibilité haptique, celle-ci résultant des mouvements actifs d’exploration de la main entrant en contact avec des objets;
- proprioception, soit la perception des positions et mouvements du corps dans l’espace;
- téléception, soit la perception des sources éloignées via la vue, l’odorat et l’audition;
- chemoception, soit la perception selon le goût, l’odorat et autres muqueuses;
- labyrinthisme, soit la perception de la position, de l’équilibre et du mouvement de la tête;
- noniception, soit la perception de la douleur indiquant à notre cerveau que quelque chose d’inhabituel se passe, qu’une limite menaçant l’intégralité de soi est traversée et incitant le retrait, la mise en place d’une stratégie de défense et de protection de l’organisme;
- hyper-perception ou syndrome du monde intense tel qu’on trouve dans les cas d’autisme et d’autres états naturels, induits ou pathologiques.
Il existe trois types de gradations de ces ondes électromagnétiques : selon le nombre de vagues qu’elles parcourent en une seconde (Hz), et équivalent, selon le volume d’énergie contenue dans les photons (eV), et selon la longueur de l’onde (m). Ces gradations révèlent un spectre s’étalant de très basses fréquences à de très hautes fréquences. Leur forme non-ionisante, c'est-à-dire qui n'affectent pas le courant électrique de notre corps, partant des basses fréquences, progressent de TLF, ELF, SLF, ULF, onde radio (Transport, AM, Courte, FM, TV, Radar), infrarouge à la lumière visible. Sous leur forme ionisante, qui renverse la charge électrique de notre corps l'exposant à des affres et sévices irréversibles, on passe de l’ultraviolet, rayon X, au rayon gamma. Nous connaissons les ravages extrêmes que certaines ondes entraînent sur la santé, mais nous ne savons pas tout. Le monde reste à découvrir, essentiellement.
La complexité des sons, elle, est dûe aux modes vibratoires de la matière. Exemple: la corde de la guitare qui vibre; la goutte qui tombe à l'eau et crée des ondulations; le sol qui craque sous nos pas. L’ouïe et la communication humaine fonctionne sur un intervalle limité de fréquences : de 20 à 20 000 Hz. En dessous de 20 Hz, pour nous, c’est le silence, mais pas pour les éléphants capables de les percevoir à plusieurs centaines de kilomètres. Les ultrasons très aigus ne sont pas perçus par l’homme mais le sont par les chiens, c’est bien connu. La parole correspond à 100 Hz chez l’homme, 250 Hz chez la femme et l’enfant. L’intensité des sons est exprimée en décibels (dB). Le seuil de perception est situé à 0 dB. Un lieu calme correspond à un niveau sonore de 30 dB, un environnement normal (parole) à environ 60 dB. La limite de nocivité des sons se situe aux alentours de 85-90 dB. Les sons forts nocifs (musique amplifiée, sports mécaniques, industrie) se situent entre 90 et 120 dB. Au-delà, on parle de sons exceptionnels : avions, fusées, explosions.
Il peut arriver que les ondes polluent. Autre phénomène, l’écho est la répétition d’une onde qui rebondi sur une surface. Les ondes de choc, transitions brutales, non-progressives, en apparence discontinues et sans intermédiaire peuvent survenir, par exemple, en traversant le mur du son. Celles-ci présentent néanmoins la même continuité si observées de très près. Ces ondes sont explosives et affectent leurs sillages de mouvements ondulatoires importants. À distinguer des bruits, car eux aussi se propagent de manière désordonnée, tel une explosion, un claquement tel un avènement soudain et local, mais sans induire nécessairement de transition.
En mécanique quantique, la structure de l'atome lui-même peut s'expliquer par analogie avec un système d'ondes stationnaires. Eh non, nous ne sommes pas réellement distincts du reste de l'Univers, notre différence n'est que relativement significative puisque nous faisons partie du Tout. Nous pouvons être bénéfiques et nocifs pour notre environnement comme les autres éléments le sont pour nous. Il n'y a que nos abstractions qui nous portent à nous penser à part. Ainsi, les êtres humains, de par leur vibration intrinsèque, émettent aussi des champs électromagnétiques (ELF, SLF, ULF) : en moyenne à 37°C, une puissance de 173 watts, de fréquence infrarouge à 10 µm de longueur d'onde. Le cœur crée un champ magnétique de 0.0005 mG alors que le cerveau produit un champ magnétique de 10-6 mG. Tant que l’intensité des courants induits dans le corps humain ne dépasse pas celle des courants produits normalement dans le cerveau, le système nerveux et les tissus cardiaques, le risque de l’exposition électromagnétique est supposé nul. Ainsi, exposées aux micro-ondes (entre 1 GHz à 300 GHz), fréquences supérieures à celles du corps humain (330 Hz à 30 KHz), les molécules d’eau s’agitent et du même coup, engendrent une élévation rapide de la température. Parce qu'il est fait principalement d'eau, sous les mêmes conditions, le corps humain cuirait! D’où il est possible de déduire les dommages innommables de la bombe atomique à Hiroshima.
La CIPRNI (Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Non Ionisants) a fait des recommandations internationales concernant les limites acceptables de ces émissions dans l’environnement. À l’instar des comportements d’inquiétude ou de fuite des animaux avant un séisme, il nous arrive de pressentir des dangers de manière floue et inexpliquée. Aussi, la sensibilité aux champs électromagnétiques émis est d'autant plus importante si le corps est grand. Les animaux plus petits que nous, sont plus résistants.
Le corps, étant un assez bon conducteur, se comporte un peu comme une antenne, mais une antenne pas du tout adaptée à recevoir les émissions. Par exemple, la conductivité de la peau et du corps humain varient au cours d’une même journée selon le type de peau, le contenu des repas, la température extérieure, le stress, etc. Ainsi, d'une personne à une autre et d'une heure à une autre, on pourra obtenir des résultats différents. Par exemple, lorsque se tenant à proximité de l'antenne d’un poste récepteur radio ou télé, "l'antenne humaine" se couple parfois à l'antenne du récepteur, créant des courants à sa surface, et ces courants re-rayonne ensuite un champ électromagnétique qui va dépendre de la géométrie de ce conducteur et améliorer possiblement ou brouiller le signal. Mais les résultats seront toujours difficiles à reproduire à l'air libre car la réception est instable.
La conductivité de la peau est le germe de différentes initiatives de développement technologique reposant sur le corps humain comme interface : le MODEM HUMAIN appelé Personal Area Network (PAN) chez IBM et MIT part de l’idée d’utiliser le corps humain comme porteur ou conducteur électrique afin de transmettre des informations entre deux appareils électroniques, par le biais de microcircuits sous la peau, en étendant les performances de transmission au-delà des vêtements et permettant les transactions appliquées à une chaîne de personnes; SKINTENNA appelé WBAN network de l’Université Queen’s de Belfast, un dispositif porté près du corps reçoit les informations de différents bio-senseurs en voyageant à la surface de la peau, conçue pour donner des informations sur la santé d’un patient, mais ouvrant la porte au développement de toutes technologies portées près du corps et à de nouvelles considérations éthiques.
Exposés, nous sommes, face à tant de mouvements, de grouillements, de vie à la limite de notre peau… mais en nous, qué passa?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire