La peau individuelle - Description du périmètre
Une peau en bonne santé, ni sèche, ni rêche, est une peau bien nourrie, dont toutes les cellules se renouvellent d'une façon optimale. Étalée sur la surface corporelle, sans début ni fin, l’organe de la peau est la première, la plus grande défense du corps, contre les coups, le chaud, le froid, le soleil, les microbes et le danger. Dans l’utérus, le vernix, une substance blanchâtre, grasse et lubrifiante recouvre et isole la peau de bébé des éléments salés du liquide amniotique. En fin de grossesse, le vernix se détache de son corps mais il en reste suffisamment pour l'aider à se glisser hors du corps maternel. Dès lors exposée à l’air libre, la peau délicate de bébé s’offre vulnérable à diverses sensations, assauts et possibles irritations. La personne nourricière veille dorénavant à protéger l’enfant introduit dans ce nouvel espace l'engageant à de nouvelles relations au monde. Chez l'adulte, la superficie de la peau varie entre 1,5 m² et 2 m². La peau pèse en moyenne 7 kilogrammes (environ 15 % de la masse corporelle totale). La peau est plus fine chez la femme que chez l’homme. Elle prévient l'entrée de la plupart des corps étrangers. Les meilleures défenses de la peau consistent en son entretien, son processus de guérison des plaies et ce qui le favorise. Les personnes qui perdent trop de peau, par brûlure par exemple, sont hautement susceptibles de succomber à des infections. Elles ne sont plus suffisamment immunisées contre l’extérieur et perdent une trop grande part de la faculté de recenser l’information essentielle à l’existence, et de la capacité de percevoir adéquatement ce qui les touche. Donc, le meilleur environnement pour des soins dans ce cas est un milieu stérile, hautement gardé. On peut perdre la vue, l’ouïe, l’usage d’un ou plusieurs membres, mais on ne peut survivre sans la peau.
La peau comprend trois couches superposées : l'épiderme, le derme et l'hypoderme.
L'épiderme, couche superficielle assez mince, elle-même composée de plusieurs couches, protège les couches plus profondes, ainsi que les organes. Son épaisseur varie entre 1,5 et 4 mm suivant la région du corps que l’on considère; celle qui recouvre la plante des pieds et la paume des mains est plus épaisse que celle du reste du corps. La couche la plus profonde de l’épiderme, la couche basale, repose sur le derme. On y trouve des mélanocytes qui produisent la mélanine (pigment naturel) sous contrôle de nos gènes. Suivant leur concentration, ils donnent sa couleur à l’épiderme des humains que l’on retrouve dans des variations passant du brun foncé au blanc-rosé. Parallèlement, le corps se protège de la quantité et de l'intensité des rayons solaires en produisant plus ou moins de mélanine: c'est le phénomène de bronzage. Sous exposition continue au soleil, l’homme peut développer un bronzage permanent. Mais les rayons UVA peuvent occasionner des dommages en profondeur dans le derme, là où se trouvent le collagène et l'élastine, et les rayons UVB peuvent provoquer le rougissement de la peau, rendant la couche superficielle plus fragile. Les personnes au teint clair sont plus fragiles. Le cas extrême d’absence de mélanine de la peau, des poils, des cheveux, des yeux, est une condition génétique connue : l’albinisme. Aussi spectaculaire est la peau si noire qu’elle reflète bleu royale, ou tel Krishna, la peau devenue bleue par absorption de solutions à base d’argent.
Le derme, couche intermédiaire de la peau, est beaucoup plus épais que l'épiderme. Il renferme la gaine des poils, une centaine de glandes sudoripares, 1 mètre de vaisseaux sanguins, 3000 terminaisons nerveuses et 3 millions de cellules au m². Le derme a pour rôle de s’adapter aux mouvements des structures situées au dessous de lui tels muscles, tendons, aponévroses, mais également de protéger l’organisme des coups. L'élastine, la fibrilline et le collagène sont des protéines synthétisées et sécrétées dans l’espace extracellulaire. L'élastine permet aux cellules de se lier et permet aux tissus de se former. A diamètre égal, elle est 5 fois plus élastique qu'un élastique. Elle peut s’étirer jusqu’à 150% de sa longueur au repos avant de se briser. Ainsi, elle permet aux tissus de s’étirer et de retrouver leur état initial après l’étirement, ce qui leur donne de la souplesse. Aussi, le bon fonctionnement de la peau, des poumons, des vaisseaux sanguins, des tissus conjonctifs, de certains tendons et cartilages est étroitement lié à la caractéristique extensible de l’élastine. La production totale d’élastine s’arrête autour de la puberté. Pendant la grossesse, le contenu en collagène de l'utérus humain est multiplié par sept et le contenu en élastine par quatre ou cinq contribuant au maintien d'une force mécanique élevée de l'utérus, nécessaire à l'accouchement. La quantité d'élastine disponible diminue avec le temps, l'élastine se trouvant remplacée par du collagène inextensible. Les vergetures et le vieillissement cutané sont des exemples visibles de ce processus. S'il y a moyen de ralentir le processus de vieillissement de la peau, il est impossible de le renverser ou de l‘arrêter. La rapidité avec laquelle ce processus se déroule dépend de l'hérédité et du mode de vie (abus, alcool, tabac, épuisement/manque d’exercices). Hormis via un processus de momification, il est impossible de trouver des vestiges de peau dans les fouilles archéologiques. «Poussière, tu retourneras à la poussière.»
La couche la plus profonde de la peau, qu'on appelle l'hypoderme, contribue à l’exercice vital de retenir et de produire de la chaleur et à amortir les chocs, de façon à protéger les organes internes grâce à son stockage adipeux qui tend à se cumuler chez l’humain qui ne brûle pas suffisamment ses calories. Chez la femme, c’est cette graisse sous-cutanée qui cause la peau d’orange et qui motive tant de diètes, d’exercices, de cures et crèmes afin que la peau retrouve un aspect normal, parfois au détriment de la santé. Ce stockage de graisses a aussi un caractère sexuel : rondeurs des cuisses, des hanches et des fesses chez la femme, et puis découpage du ventre et largeur des épaules chez l’homme.
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