jeudi 17 mai 2007

Musiques Ecclectiques II

J'aime trouver des perles dans les répertoires de musique. J'aime ces moments d'apothéoses, de passion ou de vérité. J'aime les gens qui sont originaux, intègres et créatifs. Je ne suis pas une groupie, mais bien une épicurienne. À défaut d'avoir sous la main tous ces moments précieux, je partage mes sources.


JOAQUĨN CORTES est danseur. Il est surnommé L'Enfant terrible du flamenco. C'est un Romanichel, un gypsy qui revendique la protection de son groupe ethnique et qui agit en tant qu'ambassadeur de son peuple à travers le monde. Outre avoir son propre groupe de musique et de danse, il a été invité à se produire auprès d'artistes de la chanson tels Madonna, J-Lo (Jennifer Lopez), Alicia Keys pour ne nommer que ceux-là. Il danse de manière telle que ses pas font partie intégrante de la musique. La posture du flamenco exprime déjà la fierté, la passion... et ce dernier en exhume à souhait!






NORAH JONES chante un jazz très chaleureux et détaché à la fois. Elle a vécu toute son enfance auprès de sa mère qui écoutait du jazz. Elle est une des filles de Ravi Shankar, le réputé joueur de sitar indien. J'ignore si on peut inférer les sources de son talent indéniable pour la musique. C'est ma fille qui m'a introduite à elle. Peut-être, par une sorte de symétrie, sa propre expérience résonne-t-elle à ses oreilles. Chez Norah, on sent une tristesse légèrement cynique, et une sorte d'assurance tranquille qui est très approprié pour le jazz empreint de blues.






Radicalement différent, voici UTE LEMPER. Ute ose explorer le répertoire de musiciens ou chanteurs qui ont connu leur apogée au cours de la seconde guerre mondiale tel Kurt Weil, Marlene Dietrich et Edith Piaf et qui, après la guerre, ont été rejetés, voire même rendus tabous en Allemagne. Elle s'est ex-patriée à New-York afin d'échapper au malaise, fait de déni et de honte qui sévit dans les mentalités dans son pays d'origine et afin surtout, de garder vivant, la beauté et la richesse de ce patrimoine. Avec Ute, on retrouve une trace des résonances gutturales de l'Allemand quand elle s'exprime en français ou en anglais. On retrouve chez elle la recherche très sophistiquée de l'esthétisme de cette époque. Je l'ai découverte, il y a des années de cela avec l'album City of strangers.






GUSTAVO SANTAOLALLA est le compositeur de la trame musicale de plusieurs films dont Babel, Brokebak Mountain, Motorcycle Diaries, Amores Perros. Argentin d'origine, sa musique évolue depuis les années '60. Ces dernières années, il a développé un style qui lui est propre, interprétant des atmosphères à la fois actuelles et qui lui ont valu deux oscars en deux années consécutives.





C'est en regardant le film Underground d'Emir Kusturica que j'ai découvert la musique de GORAN BREGOVIC. Né d'une mère serbe et d'un père croate, il marie les genres musicaux des romanichels et des voix bulgares, avec un accent sur les cuivres. Cela donne l'envie irristible de danser. Exilé à Paris à cause des conflits des pays de l'est, il écrit pour le cinéma, le théâtre et pour ses propres représentations que l'on identifie au néo-classique. Il a collaboré entre autres avec Iggy Pop et Césária Evora.






Il y a quelques temps déjà, j'ai entendu la musique de GIANMARIA TESTA pour la première fois. Musique tranquille, sensible, d'ambiance. Celle d'un chansonnier populaire, italien de surcroît! Je peux entendre la poésie sans la comprendre. Musique que j'aime écouter de temps à autres, le temps de l'oublier pour mieux la redécouvrir.

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